J68 – Sortir de la nasse au plus vite

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

L’océan n’aura concédé aucune faveur aux rameurs encore en mer, même pas pour ce jour de Noël qu’ils auraient tant aimé partager aux côtés de leurs proches. Si près de l’arrivée, à quelques dizaines de milles à peine de la côte, Catherine, Olivier B et Philippe font face aux mêmes difficultés rencontrées deux jours plus tôt par Harry. Le fort courant de Guyane porte au Nord – Ouest et se ligue à des vents certes faibles mais orientés de la même façon. Après 68 jours de mer, ils risquent de ne pas pouvoir passer la ligne et de dépasser les îles du Salut par le Large. Ils vont devoir jongler au mieux avec les horaires de marées pour profiter au mieux des courants de flot et limiter la perte au jusant. L’exercice s’annonce délicat mais le passage de la ligne est à ce prix.

Positions et courants au 25 décembre

Positions et courants au 25 décembre

A l’arrière, pour les nordistes, la situation n’est pas moins problématique, bien au contraire. Toutes les sources et conseils météo ont été sollicités pour confirmer cet hypothétique retour de vents établis de Nord-Est qui permettraient enfin à Rémy, Olivier M et Patrice C (alias Mac Coy) de s’extirper de la nasse dans laquelle ils ont été piégés. La situation qu’ils subissent constitue la pire des configurations qu’ils pouvaient redouter avec un vent qui les maintient dans une puissante veine de courants défavorables. Si Rémy semble parvenu à en sortir, il redoute de son côté le flux qui lui barre la route et qui pourrait le propulser au Nord. Il marche délibérément au ralenti afin d’attendre l’arrivée de conditions de vents assez favorables pour traverser la zone problématique et adopter le cap des îles du Salut. Malgré une nuit entière passée aux avirons, Patrice et Olivier ne réussissent plus à descendre. Voilà bientôt trois jours qu’ils reculent à l’opposé de leur route, désespérés de ne trouver aucune solution malgré toutes leurs tentatives. Fatigués et résignés, ils n’ont d’autres choix que d’attendre et de guetter le moment où enfin, les signes du vent leur annonceront le signal du départ vers leur libération.

Au sud, ils espèrent alors retrouver Mathieu Martin qui parvient 1° 30’ sous leur latitude à faire route vers l’Ouest, tout comme Didier, parfaitement positionné pour entamer la remontée vers le Cap Orange. Tout au nord, au plus près de l’orthodromie, Gérard poursuit sa route et aspire à une traversée du courant traversier plus clémente que celle de ses prédécesseurs. Pour y parvenir, il semble qu’une configuration stable de vents établis de Nord-Est sur une période d’au moins 72 heures puisse permettre de traverser le plus rapidement possible cette zone problématique. Antonio de la Rosa, qui a remporté l’épreuve, reste pour l’instant le seul à y être parvenu. Les prévisions n’annoncent pas la mise en place sur zone d’une telle configuration avant la fin de semaine. D’ici là, à l’arrière de la flottille, Patrice M peine à gagner le courant des Guyane en progressant non sans mal vers le Sud.

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