Brassés par les eaux

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Photo Mathieu Morverand

Photo Mathieu Morverand

Depuis quelques jours à présent, le vent est orienté au Nord, s’égarant parfois dans le secteur Ouest, beaucoup plus furtivement malheureusement de l’autre côté. Dès l’aurore, les conditions se sont apaisées. On aurait pu penser que les skippers s’en soient réjoui mais c’est en fait tout le contraire qui s’est produit. En effet, lorsque le vent est suffisamment établi (au-delà de 8 nœuds au moins), il génère une houle franche qui limite les effets du courant. Dans la situation actuelle, le courant remonte du sud et suit un cap vers le nord-ouest, c’est-à-dire aux trois quarts de face au vent, ce qui entraîne une mer croisée insupportable où il est bien difficile de déterminer d’où viennent les vagues (voir carte ci-dessous avec vents et courants superposés). Le bateau est systématiquement arrêté par les vagues et ne parvient pas à conserver son erre, ce qui oblige les rameurs à le relancer en permanence au prix d’efforts très physiques pour un faible rendement. Si le vent continuait ainsi de mollir, les skippers pourraient espérer une mer calme, mais la houle résiduelle est tenace et reste entretenue par ce qui se passe au nord avec des vents plus forts. Inutile donc d’espérer une mer d’huile.

Vents et courants le 30 octobre

Vents et courants le 30 octobre

Rémy Landier (n°84) et Olivier Montiel (n°7) se sont résolus comme tous les autres à accepter cette situation qui s’éternise. Bien difficile de faire autrement de toute façon. Lors des précédentes éditions, les skippers naviguaient entre 35 et 50 jours pour parcourir les 35 degrés de longitude qui séparent Dakar des îles du Salut, soit entre 45 minutes et 1 degré de progression par 24 h. Depuis le 18 octobre, date du départ, les skippers les plus avancés vers l’ouest ont péniblement arraché 2 degrés de longitude en 12 jours de course, soit une moyenne de 10 minutes par 24 heures. Si l’on suit le rythme de cette implacable arithmétique, il faudrait 35 x 6 soit 210 jours … ce qui est tout simplement impensable !!

Une chose est certaine en revanche : tant que les vents ne seront pas franchement orientés à l’Est ou au Nord-Est, les marins mettront encore plusieurs jours à atteindre ce flux des Alizés qui ne semble réellement efficace qu’à partir du 20ème méridien. Rémy et Olivier sont actuellement au 18ème méridien et progressent environ de 15 minutes en 24 h. Autrement dit, si les conditions n’évoluent pas plus favorablement, il faudra encore une bonne semaine avant qu’ils ne soient enfin emportés par les Alizés vers le Grand Large.

Le chemin est donc encore long mais chaque minute gagnée les rapproche un peu plus et surtout les éloigne du risque encore bien réel de retour en arrière. Cette situation rappelle en tout cas à tous ceux qui pourraient encore en douter que les éléments naturels restent bien les maîtres du jeu lorsque l’on s’engage dans de tels voyages.

11 réflexions sur « Brassés par les eaux »

  1. Courage Rémy, on suit tous les jours ton épopée, ses revirements, ses incertitudes. On croit en toi – en ta détermination, mais aussi en ta sagesse-. On croit en ton routeur – qui nous fait partager remarquablement ses analyses. On ne te souhaite que des vents et une mer favorable.
    Amitiés.
    Phirum, Claude, Kannyka

  2. Courage Rémy, on suit tous les jours ton épopée, ses revirements, ses incertitudes. On croit en toi – en ta détermination, mais aussi en ta sagesse-. On croit en ton routeur – qui nous fait partager remarquablement ses analyses. On ne te souhaite que des vents et une mer favorables.
    Amitiés.
    Phirum, Claude, Kannyka

  3. Bonjour Remy,

    un petit bonjour de Jeanne, César et Charles pour t’ encourager, on est tous avec toi , on y croit, bon courage, rame bien. A bientôt.

  4. Remy,
    On suit jour pour jour les conditions de ton voyage via ton routeur sur facebook
    Nous sommes là pour t’encourager et te soutenir et que tu fasses les bons
    choix pour toi tu as déjà beaucoup d’audace et merci encore Joakim d’envois
    ton son soutien mental et physique et te dis « qu’un Lion ne jamais rien lacher  »
    On t’embrasse très fort . MLaure Saignon France !

  5. Un trés grand salut de toute la famille y compris les plus petits savoyards qui ont suivi toutes tes péripéties passées et espèrent qu’enfin vous pourrez tous trouver le bon chemin et surtout le bon vent.
    Mais te connaissant nous savons que tu parviendras à surmonter les élèments.
    Grosses bises de nous tous

  6. Courage Rémy ! Vous forcez notre admiration.
    Nous formons le voeu que les vents puissent vous être favorables très vite et nous espérons que vous gardez intactes votre ténacité et votre détermination exemplaires au service des autres.
    Bien amicalement (et merci de tout coeur pour votre petit message),
    Ruth et Alain

  7. Bonjour, Rémy,
    Nous pensons que tu as trouvé la bonne route. De toute façon ta volonté et ta ténacité te permettront d’arrivée au bout de ton défi. Nous te souhaitons de bons vents pour la suite.
    Courage, nous sommes tous avec toi.
    Bisous
    Claudine et Alain

  8. Super vacation avec la forme et une bonne voix, quel plaisir! Allez le pire est derrière … encore un effort et…………………les alizés!!!!!!!!!!!!!

  9. Je viens de lire les nouvelles du jour et ça y est après quelques recherches je suis au point sur les drosses, les épissures, les messagers…bref ton problème technique. Je progresse en meteo grâce à Mathieu. Et à travers toi je crois que je vais aussi progresser en courage ….quand je vois tout ce que tu as déjà réussi à surmonter ! Tiens bon, tiens bon ! Gros bisous

  10. Que les remous et courants n’entament pas tes élans,
    que les creux de l’extrème te ramènent à ceux qui t’aiment,
    et que cet univers sans limite soit le lit d’une réussite;
    celle du chant de l’espoir et de la vie.
    les mimis

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