J50 – Les radios brésiliennes dans le poste

Analyse de Mathieu Morverand, routeur de Rémy et d’Olivier Montiel.

Dans ce type de traversée, plusieurs signes traduisent de manière assez agréable le rapprochement des côtes. Il y a quelques jours, ce fut Rémy qui nous indiquait avoir retourné sa carte après que son relevé quotidien l’ait mené jusqu’au pli et qu’il voyait à présent le côté de la Guyane, celui de l’arrivée. Aujourd’hui, c’est Patrice C., alias Mac Coy à bord de la Rebelle, le bateau de J-Pierre Habold, qui nous révèle capter de mieux en mieux sur son petit récepteur multi-bandes les ondes des radios brésiliennes, ce qui constitue la preuve concrète du raccourcissement lent mais inéluctable de la distance qui le sépare encore de la civilisation. Il ne connaît pas la Guyane et a hâte de la découvrir. Comme les autres, il lui tarde à présent de couper la ligne d’autant plus que les vivres à bord commencent sérieusement à s’amenuiser. Richard Perret, de son côté, en a même dressé l’inventaire pour être sûr qu’il pourrait terminer en autonomie. Après un mois et demie « sur la brèche », il s’octroie un peu de repos pour reprendre des forces et affronter cette approche de l’arrivée qui s’annonce musclée pour qui ne veut pas adopter le cap des Antilles plutôt que celui des îles du Salut. Dans ce moment de relative quiétude, il a eu la visite surprise de tout un banc de globicéphales, ce grand dauphin noir sans rostre à tête carrée pouvant atteindre 5 à 6 mètres pour un poids de 2 à 3 tonnes. Curieux par nature, l’animal s’est approché de son bateau pendant un bon moment, lui offrant des instants magiques.

Positions et courants au 7 décembre

Positions et courants au 7 décembre

A l’inverse de Richard qui a choisi de rester sur la route Nord, Olivier D. lui s’est engagé voilà trois jours dans l’option de contournement de l’énorme maelström qui barre la route des rameurs et dont le diamètre dépasse 450 milles. Après avoir observé une route au Sud-Sud-Est en raison de l’influence de ce courant, il semble maintenant que son cap commence à s’infléchir en suivant le mouvement horaire de ce flux circulaire. Il espère très bientôt pouvoir repartir vers l’ouest et ainsi profiter au maximum des faveurs du courant sud-équatorial. Il reste convaincu que cette option va lui permettre d’éviter les dangers des courants traversiers de la route du Nord et pourquoi pas de devancer l’actuelle tête de course. Tout reste possible en effet mais cette option représente un grand détour et une plus longue distance à parcourir.

Dans le Sud, le moral est remonté en flèche pour Didier, à l’image des superbes performances réalisées ces derniers jours. Il souhaiterait encore descendre un  peu dans le sud afin de saisir le cœur du courant sud-équatorial et filer vers l’ouest mais une nouvelle onde de la ZIC avec des vents de Sud-Est contrarie ses plans depuis quelques heures. La frontière entre vents du Nord et vents du Sud semble se stabiliser autour du 3ème parallèle Nord aux alentours du 40ème méridien Ouest. Cela lui permettra-t-il de descendre ? Devant lui, Patrice est lui aussi satisfait même si il ressent la fatigue des efforts consentis des jours durant pour arriver jusque-là.

De l’autre côté, tout au Nord de la flottille, Olivier M. est aux anges, lui qui a remporté l’étape des dernières 24 h avec quelques 56 milles au compteur et des pointes de vitesse encore jamais atteintes, notamment à l’occasion de quelques sessions de surf particulièrement riches en sensations fortes et qu’il aimerait faire durer à l’infini. Gérard a également progressé rapidement ces jours derniers même si la mer reste croisée. Si cette tendance se confirmait, on pourrait assister à une arrivée plus groupée que l’évolution des dernières semaines ne le laissait présager. En revanche, c’est sous la pluie que les prévisions météo nous promettent cette phase d’approche de l’arrivée.

4 réflexions sur « J50 – Les radios brésiliennes dans le poste »

  1. Bonjour Rémy, si tu commences à fatiguer ne le fais pas sentir aux autres, ils le sont aussi, on trouve que c’est formidable d’être là.
    Si tu as oublié quelque chose à Dakar ne retourne pas le chercher, tu l’achèteras à l’arrivée, accélères un peu pour pouvoir l’acheter avant les autres, qui l’on peut être oublié aussi.
    On t’embrasse
    Les Cassus

    • Tu as raison de le lui conseiller des fois que d’un coup de folie il reparte en arrière!!!!!!!!!!! quand il sera rentré il faudra de temps en temps aller lui tremper son lit pour qu’il se réhabitue en douceur au confort (qu’il a volontairement mis de coté pendant de longues semaines). Un arrêt brutal peut être très mauvais…De même : l’inviter et lui servir un sachet de lyophilisé, lui téléphoner sous un tunnel…… bref nous devrons faire des efforts pour qu’il ait une arrivée en douceur. J’oubliais la douche……………….ah la douche!! pas trop vite la bonne douche tiède.Ne t’inquiéte pas daddy on est là, on pense à tout pour ton retour…..!! hi hi hi quelle vilaine je suis!!

  2. Quel dommage mon Rémy les nouveautés du Salon Nautique arrivent trop tard. Aux infos à 13h un reportage très sérieux nous annonce qu’il faut porter un vêtement rayé pour faire peur aux requins et on vient d’inventer un robot qui nettoie les coques de bâteau et qui passe le « produit magique » automatiquement ! Enfin, je te le dis mais j’espère bien que tu ne t’inscriras pas à la prochaine édition, la famille a hâte de te retrouver pour passer à « autre chose ». Gros bisous, on t’aime.
    Martine

  3. « C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche » Soulage.
    Tu rames pour les enfants de la Timone, pour toi aussi. Cette traversée te renseignera certainement beaucoup sur toi.
    Bonne continuation : Rame, rame, rame !!! La Guyane se rapproche.
    Plein de bisous frisquets.
    Colette

Répondre à Cassus Soulanis Bernard Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *